Rijksmuseum : le Siècle d’Or néerlandais
2,5 à 3 heures | 230 € TTC
« On peut surprendre chez un enfant
des moments de la joie à l’état pur, de plénitude vécue dans un regard, dans un geste anodin.
La peinture hollandaise, qui n’a rien d’enfantin ni d’idyllique, nous rassure sur l’existence de ces moments. »
— Tzvetan Todorov
Le Rijksmuseum est le Louvre des Pays-Bas, en plus petit. La visite se concentrera sur l’art autour duquel ce musée était construit : celui du XVII siècle, l’« Age d’Or » néerlandais.
A travers ses œuvres les plus célèbres et les moins bien connues, nous allons découvrir l’histoire de cette époque et sa vie de tous les jours. Nous nous pencherons sur les techniques et les ruses des artistes comme Rembrandt, Vermeer, Jan Steen, et tant d’autres.
Nous verrons comment ces tableaux, avec leur intérêt porté à l’individu moyen, reflètent la lente mutation des mentalités occidentales. Temps révolus ? Et pourtant c’est à travers cette mutation que le monde européen entre dans la modernité telle que nous la connaissons aujourd’hui.
L’émergence de la peinture hollandaise au début du XVII siècle est un phénomène extraordinaire dans l’histoire de l’art occidental.
Cette époque a vu naître une génération d’artistes d’une richesse sans précédent. On n’en retrouverait de pareille avant la fin du 19 siècle à Paris.
Parmi ses grands noms, Rembrandt et Vermeer font figure de symboles. Paradoxalement, ils ne sont pas très représentatifs de leur génération. A la différence de leurs confrères, ils ont refusé la spécialisation. Ils se sont intéressés à des sujets et des genres variés. Ils n’en demeurent pas moins des modèles absolus, considérés depuis des siècles comme des artistes majeurs.
Nous porterons une attention particulière à Rembrandt van Rijn, le peintre le plus influent de cette époque… et le moins typique.
Sa vie personnelle a passé par toutes les nuances du clair-obscur : d’une gloire inégalée à la faillite et au rejet social. Le chouchou des élites, visité dans son atelier par des princes, a fini sa vie dans un taudis et était enterré dans une tombe anonyme. Mais sa poésie, sa capacité à transfigurer les scènes les plus banales ont assuré à ses tableaux une place hors du temps.
Nous observerons l’évolution de son style : d’œuvres faites au sommet de son succès (La ronde de nuit, Le porte-drapeau) aux tableaux de la fin de sa vie (Isaac et Rebecca, Autoportrait en Saint-Paul). Ce long cheminement a emmené Rembrandt loin de la mode picturale de son temps, vers une profondeur quasi mystique et pourtant vibrant d’humanité.
Dans cette mutation se révèle l’écart entre un artisan virtuose de son époque et un génie précurseur de la modernité.
La renommée de Rembrandt fait contrepartie à la longue obscurité de Johannes Vermeer.
Redécouvert deux siècles après sa mort, il a longtemps été surnomme « le Sphinx de Delft ».
Sa vie est aujourd’hui bien connue. Mais ses tableaux restent énigmatiques.
L’énigme était un genre connu et valorisé au XVIIe siècle, dans l’art comme dans la littérature. Vermeer nous propose toujours plusieurs grilles de lecture. Il place quelques indices dans ses compositions mais il évite l’explicite : tout détail qui pourrait « verrouiller » l’interprétation est soigneusement retiré.
Cela rend ses œuvres interactives : le spectateur est impliqué dans la lecture du tableau. Vermeer nous invite à y amener notre propre intelligence. Nous ne nous en priverons pas. Ensemble, nous découvrirons les menus détails dont Vermeer tisse la trame délicate de son univers.
Pourt autant, ce n’est pas une poignée de noms exceptionnels qui fait la gloire et l’unicité de l’Age d’Or hollandais. C’est la haute qualité « moyenne » des centaines d’œuvres produites simultanément.
Les visiteurs étrangers du 17 siècle ne se lassaient de s’étonner de l’abondance artistique des Pays-Bas. Chaque ville avait un groupe de peintres actifs qui contribuaient à sa renommée. Chaque année, de nouveaux artistes apparaissaient, apportant des trouvailles techniques ou des sujets inédits. Les maisons bourgeoises s’ornaient de tableaux coûteux qui, en France, restaient l’apanage des élites.
Pourquoi cette « exception hollandaise » ? Pour mieux la comprendre, nous replacerons son art dans son contexte historique.
La République des Provinces-Unies — l’ancêtre des Pays-Bas — émerge à la fin du 16 siècle, en pleine Réforme protestante (en France, les guerres de Religion). A peine né, ce nouvel Etat apparaît comme la terre promise à tous les persécutés, quelle que soit leur croyance. La liberté de culte attire notamment des élites intellectuelles et professionnelles. Ecrivains, penseurs, scientifiques, entrepreneurs, artisans qualifiés affluent de l’Europe entière.
S’y ajoute une expansion commerciale et coloniale. Au milieu du 17 siècle, les Provinces-Unies dominent le marché lucratif des épices et surpassent de loin toutes les autres puissances coloniales européennes. La jeune République commence à s’enrichir d’une façon spectaculaire. Une fièvre de la construction l’envahit : partout, on voit pousser de nouvelles maisons, des temples, des hôtels de ville, des hôpitaux et des marchés couverts.
Grâce au commerce et à la construction, une nouvelle classe moyenne se forme. Marchands et entrepreneurs deviennent les consommateurs des biens de luxe et de l’art.
Informations pratiques
Le Rijksmuseum affiche souvent complet en haute saison (avril-septembre et autour de Noël). Pensez à réserver la visite autant que possible à l’avance.
Durée de la visite
Comptez entre 2,5 et 3 heures. Je m’adapterai à vous intérêts et à votre agenda.
Après la visite, vous pourrez rester au musée autant que vous le souhaiterez. Les expositions temporaires, le cas échéant, ne sont pas inclues dans notre visite, mais elles sont inclues dans le prix des billets.
Billets
Les billets ne sont pas inclus dans le tarif de la visite, ils sont à votre charge.
Vous pouvez les réserver vous-mêmes sur le site officiel du musée (22 € pour les adultes, gratuit pour les moins de 18 ans). Sinon, je serai ravie de le faire pour vous, au même prix (sans surcoûts).
Le billet vous donne accès aux collections permanentes et aux expositions temporaires du musée.