On va souvent au musée puisqu’il le faut bien. Une fois là, on est intimidé, ennuyé, ou décidé à cocher les incontournables au plus vite pour en arriver enfin au café et à la boutique. On en ressort avec un mélange de soulagement et de culpabilité. Sauf si, évidemment, vous êtes un connaisseur d’art. Mais pour la plupart d’entre nous, les musées, c’est souvent… un peu trop.

Il faut le reconnaître, le musée n’est pas l’endroit rêvé pour découvrir l’art. Le plus souvent, on y trouve des œuvres conçues pour être ailleurs. On les extirpe de leur contexte originel, on les mélange aux dizaines d’autres, dans des salles bondées, et on vous demande d’en profiter ? Non mais.

Enfin. Pour paraphraser Churchill, un musée, c’est un mauvais système pour découvrir l’art, mais c’est le moins mauvais de tous les systèmes. Il s’agit simplement d’en trouver la clé.

Une œuvre d’art est toujours humaine. Elle reflète, à dessein ou pas, des émotions que nous éprouvons tous. Elle change avec le temps. Elle est influencée par l’histoire personnelle de son créateur et de ceux qui la regardent. Il n’y a donc pas de raison à culpabiliser si vous ne l’aimez ou ne la comprenez pas. Même si les grandes œuvres d’art étaient réalisées par de grands esprits, elles étaient faites pour être vues — avant d’être comprises.

Voici donc ce qu’on va faire. On va regarder ensemble. On va raconter des histoires : celles des artistes, celles de leurs sujets, celles des gens à qui ces œuvres s’adressaient. On verra comment ces œuvres sont faites, comment elles s’inscrivent dans la grande évolution de l’art. Au final, ce qui compte, ce n’est pas de vous faire engloutir autant d’« ismes » que possible. C’est de trouver ensemble ce qui vous parle, et de laisser l’art vous parler.